- Non ,nous n'avons pas pris un congé sabbatique en venant en Nouvelle-Calédonie.
- corollaire : Oui nous travaillons .
Au risque d'en surprendre plus d'un qui doivent déjà avoir un petit sourire en coin leur venir : nous travaillons plutôt même plus qu'en métropole!
Nous arrivons en fin de semaine prochaine à la fin de la 1ère période .L'année ici est découpée de février à décembre (en théorie... plutôt novembre à priori) en 5 périodes de 7 semaines entrecoupées de vacances de 2 semaines.
La majorité des lycées de Nouméa sont de grosses structures (>1000 voire >1500 élèves) .Le type de "population" d'élèves est bien sur fonction du niveau social: Beaucoup de métros et de caldoches en lycée général ,une majorité de kanaks (mélanésiens certains disent ici) en lycée professionnel.
Les effectifs sont un peu plus faibles qu'en métropole en lycée général et équivalents en lycée pro.
Les conditions de travail pour ma part sont réellement différentes de celles que j'ai connues à Samatan , où elles étaient parfaites. L'adaptation a donc été brutale et parfois déstabilisante. Le retard en matériel et locaux est important mais il a tendance a se combler petit à petit. Malheureusement ,je n'en profite pas encore et les salles de cours de sciences sont parfois indignes d'un enseignement dit public.
Les élèves sont comme une énorme majorité de lycéens professionnels ,faibles ,peu portés sur le travail mais gentils. Une seule classe me (nous) pose des problèmes réels : insultes entre eux ,envers moi ,refus du moindre tavail, ... Les stratégies pour récupérer certains n'ont pas encore fonctionné et il faut de l'expérience et du recul pour accepter ces états de fait.
Le tutoiement est souvent utilisé par les élèves sans qu'ils s'en rendent compte et quelques élèves kanaks sont incapables de communiquer.
Quand on creuse un peu , leur conditions de vie ,passées et présentes sont quelquefois terribles. Il ressort un énorme défaut d'éducation telle que nous ,européens ,l'entendons. Les différences de culture entre les kanaks , caldoches ,métros sont immenses et les règles de la tribu sont souvent au-dessus des règles de la société.
Tout ceci est enrichissant ,formateur mais surprenant et pas encore totalement assimilisé pour ma part.
La majorité des profs sont locaux : nés ici ou arrivés de métropole et avec à présent un statut de résident ou de territorial. Rares sont ceux qui envisagent un retour en métropole .
Depuis 2 ans ,la nouvelle-calédonie a obtenu le transfert des compétences de l'état en matière d'éducation. En clair ,tout est géré localement. L'appel aux enseignants de métropole se réduit chaque année, le but étant d'etre autonome et de former tout le monde sur place.
Je pense qu'il est trop tot pour s'auto-suffire. La preuve avec les nombreuses sollicitations faites aux profs arrivants de métropole, j'en sais quelque chose !
Pour changer de sujet car tout ceci est très sérieux et risque d'en barber plus d'un ! ,nos projets de découverte se multiplient et feront l'objet d'un prochain post, tout comme notre installation à demeure , ENFIN.